• Floris :quittances

    A l' heure où les « paradise papers » font la une de l' actualité, nous allons nous interesser aux impôts payés par le tiers état, qui ne bénéficiait pas d' « optimisation fiscale ».

    La première quittance remonte à 1726, et est adressé à Floris Paret (1697-1743), propriétaire du moulin de Limonne.

    Floris et ses héritiers :quittances

     

    jay recu de flory paret du lieu de

    limonne paroisse de maclas ? De

    l'année mil sept cent vingt six la

    somme de vingt six livres deux sols pour

    levage de la taille de l'année 1726, y compris

    a concurrence du tiers de la taille auquel

    il est compris avec etienne paret son frere

    ensuite pour son particullier qui consiste le

    tout à la somme de 26 livres 2 sols y compris les

    deux sols pour ? Les conscrits

    de l'année met son oblige par acte

    donc le quitte de flory paret du

    tenage ensuite des venir de non valoir

     

    Floris et ses héritiers :quittances

     

    qu il y peut avoir l'année1726

    sans prejuger d autre droit fait le

    premier mai mil sept cens vingt

    sept Choron

     

     

    La taille est un impot direct annuel uniquement supporté par le Tiers Etat. A l'origine, 2ème moitié du XI siècle, c'était un impôt seigneurial, qui va disparaître peu à peu. Mais, en 1439, la taille devient royale et permanente pour financer l'effort de guerre et l'entretien d'une armée permanente.

    Son montant est déterminé à partir du cadastre.

     

     

    Mais, outre la taille, Floris verse une rente foncière à Heyrard et à Bouvier  :

     

    Floris et ses héritiers :quittances

     

     

    Floris et ses héritiers :quittancesFloris et ses héritiers :quittances

     

    Floris s'aquitte du reste à payer de 1732, ainsi que des rentes des années 1733 et 1734.

     

    Les années suivantes, de nombreuses quittances sont payées par Floris, à différents créanciers. Pour les plus passionnés d'entre vous, voici un résumé, et des liens pour retrouver le texte original.

     

    7/2/1739

    Paiement de 67 livres à Claude Heyrard

    Floris et ses héritiers :quittances

     

    Floris et ses héritiers :quittances

    11/3/1740

    paiement de 25 livres au curé Gauthier

     

    7/2/1741

    paiement de 25 livres au curé Gauthier

     

    10/3/1741

    Paiement de 50 livres à Pierre Heyrard pour son père Claude

     

    Le 20 juin 1743, Floris meurt, mais sa veuve, Jeanne Mantelin, et ses héritiers continuent de payer régulièrement le curé Gauthier, et Claude Heyrard .

     

    30/8/1743

    paiement de 25 livres au curé Gauthier

     

    26/2/1744

    paiement de 25 livres au curé Gauthier

     

     

    Claude Peyrard décède, mais la rente continue d'être versée à sa veuve, Catherine François.

     

     

    19/3/1744

    Page2

    Page3

     

    Cette quittance nous en apprend un peu plus sur l'origine de la rente.

     

    « Quittance passée à Jeane Mantelin par Catherine François , veuve de Claude Peyrard de Condrieu. Elle a reçu 50 livres pour la rente annuelle et foncière créée par le défunt Paret au défunt Peyrard dans le contrat de vente passé le 4 février 1723 « 

     

    8/1/1745

    paiement de 25 livres à Catherine François

     

    29/3/1745

    paiement de 25 livres au curé Gauthier

     

    23/1/1751

    La rente de Heyrard-Marchand a été « transportée » sur le curé Beurdier, de Luppé. C'est donc lui qui reçoit les 25 livres de l'année 1750.

     

    27/2/1751

    Il semble que, pendant quelques années, les rentes n'aient pas été payées... Un arrangement a été trouvé, et Jeanne Mantelin, Veuve Paret, va payer en nature les arriérés.

    Floris et ses héritiers :quittances

     

    1/10/1753

    Floris et ses héritiers :quittances

     

    15/6/1755

    Le curé Gauthier est décédé, et la rente est payée désormais au curé Mayol, de Bourg Argental.

     

    Le 20 novembre 1755, Jeanne Mantelin décède. Son fils, Etienne, héritier du moulin, va payer les pensions.

     

    22/5/1757

    Paiement par Etienne à Beurdier de 47 livres de la pension de 45 livres qu'il va lui tenir.

     

    20/5/1758

    Paiement de 24 livres au curé Beurdier

     

     

    Ensuite, d'autres quittances apparaissent, avec des noms différents, des paiements plus ou moins réguliers... Et un différent sur plusieurs générations avec la commanderie de St Georges.


  • Commentaires

    1
    Mardi 14 Novembre 2017 à 08:14

    Les fantômes des Paret, s'ils hantent toujours les berges du ruisseau de Plode ou du Fayon, dont les eaux entraînaient la roue de leurs moulins doivent faire la fête. L'oubli dans lequel ils se morfondaient depuis des siècles et dont il croyaient être sortis en lisant la prose que nous leur consacrons sur ce blog et sur d'autres n'a pas repris son lancinant travail. Après quelques mois de silence, la narratrice de  leurs aventures a repris sa plume. 

    Et ce qu'elle nous raconte ne concerne pas que les fantômes du Pilat. L'impôt et la façon dont il est collecté est en effet révélateur de l'état de santé d'une civilisation.

    Les rédacteurs de la constitution, en 1789,  ont voulu dans leur grande sagesse que chacun contribue au fonctionnement de l'état en fonction de ses moyens, mettant un terme au système injuste et chaotique que nos pauvres Paret, avec leurs contemporains, ont subi. Mais les plus rapaces des représentants du genre humain n'ont pas lâché prise aussi facilement, comme nous le démontre les révélations des Panama papers, justement mentionnés dans l'article.

    Puisse la mise à jour de leur manœuvre provoquer un sain retour au préceptes de ceux qui nous ont débarrassé des usurpateurs d'antan. 

    2
    QUAGLIATA
    Jeudi 16 Novembre 2017 à 09:27

    228 ans après...

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