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Par mireille du dauphiné le 12 Janvier 2016 à 19:05
Définition de Wikipédia :« La cavalerie est un processus financier où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs. Le système s'écroule lorsque l'emprunteur n'obtient pas le énième prêt : il sait alors qu'il ne pourra pas rembourser l'emprunt précédent. La cavalerie est une tentation pour des acteurs économiques au départ honnêtes mais confrontés à des difficultés qu'ils croient passagères. Si c'est bien le cas, ils pourront se tirer d'affaire et tout rembourser – et personne n'aura matière à se plaindre, ni même à s'en douter. Dans le cas contraire, la chute sera retardée mais n'en sera que plus brutale. »
Les deux Etienne Paret de Limonne (le propriétaire du moulin et son jeune cousin des Andrivaux qui habite avec lui et qui lui succédera) n'ont certes pas trouvé l'idée dans Wikipédia, mais ils l'ont appliquée...
Dans l'article « succession Paret-Paquet 1830 suite », on se souvient que nos deux protagonistes empruntent 1400 francs à Gery le 23 avril 1826. Or, daté du lendemain, les archives nous dévoilent cet acte déconcertant :
L'argent emprunté sert à rembourser un emprunt antérieur...
Mais nos « acteurs économiques » sont « au départ honnêtes » n'en doutons pas, et la chute n'a pas été brutale, puisque le 19 décembre 1832, Etienne le jeune parvient à rembourser Gery, sans emprunter ailleurs.
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Par mireille du dauphiné le 21 Décembre 2015 à 17:00
Dans un précédent article, nous avons sorti des archives le contrat de mariage d' Etienne Paret et de Jeanne Guinot. Contrat doublement intéressant puisqu' il faisait état d'une donation de la part d'un cousin, « à cause de noces », et de la légitimation du petit Antoine Etienne âgé de 5 ans.
Trois ans plus tard, Etienne, le donateur, rédige son testament.
par devant nous Marcellin Pierre
Antoine ... notaires à Loie
résidence de Pélussin, en présence de
de quatre témoins ci après nommés.
Fut présent Etienne Paret,
propriétaire et meunier, demeurant à
Limonne, commune de Maclas, lequel
voulant disposer de ses biens pour le temps
où il n'existera plus, volontairement et
librement a fait, nous a dicté son
testament, que nous notaires avons écrit
en entier de notre main à mesure et tel
que ledit Paret nous l'a dicté en
présence desdits témoins ainsi qu'il
fait., il a dit :
Pour la totalité des biens et droits
sans exception, que je laisserai à mon
décès, j'assigne pour mon légataire
universel, Antoine
Etienne Paret, mon petit cousin, fils
d'autre Etienne Paret et de Jeanne
Guinot. Mon dit légataire universel
aura, dès mon décès la nue propriété
de mes biens, mais il n'en prendra
profession et jouissance qu'au décès
de Louise Paquet, mon épouse, à
laquelle j'en lègue ci après l'usufruit.
Ce leg universel fait dudit Antoine
Etienne Paret aux charges héréditaires...
En plus, Etienne lègue à sa sœur Marguerite Paret, épouse Paquet, la somme de 100 francs.
Il lègue à son épouse Louise Paquet l'usufruit de tous ses biens.
Je veux d'ailleurs la pleine execution
dans toutes ses supputations de la
donation que j'ai faite dans le contrat
de mariage desdits Etienne Paret
et Jeanne Guinot, devant le notaire
soussigne le huit septembre mille huit
cent vingt cinq...
Reprenons depuis le début: en 1825, Etienne Paret fait une donation de la moitié de ses biens à son cousin Etienne Paret à l'occasion de son mariage avec Jeanne Guinot (un bien joli cadeau). 3 ans plus tard, il désigne Antoine Etienne Paret, fils d'Etienne et de Jeanne, comme légataire des biens qui restent, tout en rappelant que la donation faite en 1825 est toujours exécutoire. Dans les deux cas, il garde l'usufruit des biens pour lui et sa femme jusqu'à leur mort.
Dans le contrat de mariage, les biens du donateur sont listés: moulin à blé, pressoir à huile, maison d'habitation et d'exploitation, prés, terres, vignes, champs sur différentes communes... Etienne le donateur, semble être un important propriétaire. Pour quelle raison partage t' il son patrimoine entre Etienne et son fils Antoine ? Je me garderais bien d' émettre la moindre hypothèse, mais...cet enfant, reconnu seulement 5 ans après sa naissance, cette donation à des cousins assez éloignés ...
Loin de ce questionnement, ses affaires en ordre, Etienne décède le 8 aout 1829, sa femme Louise Pacquet peu de temps après, le 1er février 1830.
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