• Une matrice cadastrale, datée du 27 septembre 1832, inventorie les terres, vignes, moulin, landes... d'Etienne Paret, situés à Limonne et autres lieux-dits.

     

    E. Paret - Cadastre 1832

    E. Paret - Cadastre 1832

     

     

    Les parcelles de La Croix et de Limonne se retrouvent sur le cadastre napoléonien :

     

    E. Paret - Cadastre 1832

     

     

    Ces parcelles sont planifiées sur le cadastre actuel, avec des numéros différents .

     

    Equivalence N° de parcelle de l'année 1832- N° actuels :

    633=2876                 642=2859           643=2858       646=3652        

    647,688,655,656=2871                 657,664=2876      666=3084

    670=très petite parcelle, regroupée avec une parcelle attenante.

    757=2733

     

     

    E. Paret - Cadastre 1832

     

     

    Les N° de parcelles des Paret sont fléchés en bleu.

    On reconnaît la rivière le Fayon et le bief qui amène l'eau du Fayon au moulin : le Fayon est à l'est des parcelles 2846 à 2862, le bief est à l'Ouest. Le bief « prend sa source » à environ 200 mètres en amont du moulin.

    E. Paret - Cadastre 1832

    E. Paret - Cadastre 1832

     

     

    La parcelle 3652 est appelée l'écluse : c'est cette écluse qui régule le débit du bief, et qui a été à l'origine de bien des procès. Le bief est toujours visible et entretenu.

     

    E. Paret - Cadastre 1832

     

     

    Le moulin, le jardin, le battoir, qui formaient plusieurs parcelles, ont été regroupés (parcelle 2871).

      

    Avec Guy, nous avons fait la connaissance des nouveaux propriétaires du moulin, et nous avons photographié ce qu'il reste de la roue à aubes. 

    E. Paret - Cadastre 1832

     

    On connait maintenant l'environnement des Paret . Sans être de grands propriétaires, ils avaient un joli patrimoine, dont certaines parcelles me demeurent encore inconnues, malgré des investigations assez poussées. Je ne sais pas où se situent les 4 premières parcelles de la matrice.

     

    Un plan était joint au relevé cadastral:

    E. Paret - Cadastre 1832

    E. Paret - Cadastre 1832

     

    Où se situe ce lieu-dit ? J'ai trouvé un Briat à St Appolinard, mais pas les N° de parcelles...

    Avis aux lecteurs géographes. Un indice : un testament nous a appris que les terres des Paret s'étendent sur les communes de Maclas, St Appolinard, et St Jacques d'Atticieux.

     

    Pour finir, une vue imaginaire du moulin, avant qu'il ne subisse les outrages du temps, et surtout d'un propriétaire irrespectueux.

     

     

    E. Paret - Cadastre 1832

     


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  • E. Paret- Aumone aux pauvres-1831

    Nous déclarons que Etienne Paret nous a

    remis les soixante francs qu'il devait

    distribuer en aumone aux pauvres suivant

    traité du 4 fevrier mille huit cent trente

    partant il sera quitte de cette distribution

    dont nous nous chargerons.

    Maclas 19 fevrier 1831

     

    Jeyre Corompt Jean François Paquet

    François

     

    Quel est ce traité ? Il s'agit probablement d'un accord passé entre certains habitants de Maclas pour venir en aide aux plus démunis. L' hiver 1830 a été particulièrement froid, et il a vu le début d'une épidémie de choléra. En février 1830, Etienne était très pris par la succession de Etienne Paret et de Louise Paquet, ses cousins,  et il a , semble t'il, négligé les pauvres. Il accepte de donner l'argent, comme prévu, mais se décharge de la distribution auprès de ses voisins.

     


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  • Après le décès de Louise Paquet, Etienne Paret, co-héritier, a du dépenser pas mal d'argent, en frais de succession et de procès, parts d'héritage, remboursements de dettes...

    Pour, peut être faire face à ces dépenses, il emprunte avec son père Antoine, 2000 francs à Jean-Baptiste Panel le 26 septembre 1830 :

     

    L' acte est rédigé par Bourette, le notaire familial.

    Le roi est désormais Louis Philippe, roi des Français, la Navarre a été supprimée de l'en tête. Quand au timbre fiscal, il est passé de 35 centimes à 1,25 francs en quelques mois.

    Les Paret s'engagent à rembourser la somme dans un délai de un an, et ils hypothèquent leurs biens. Concernant Etienne, c'est une hypothèque en 2ème rang, ses biens ayant déjà été hypothéqués en 1826 au profit de André Gery.

    Pendant des années, ce prêt ne laisse aucune trace dans les archives. Ni quittance, ni relance, ni procès. Jean-Baptiste est le créancier rêvé, ou bien un bon copain, ou un être particulièrement étourdi. Mais cet état de grâce prend fin avec le décès de Jean-Baptiste, le 23 mars 1843, à St Jacques d'Atticieux, commune de l'Ardèche située à quelques lieues de Limonne. Jean, le fils de Jean-Baptiste est décédé peu de temps auparavant, et c'est la veuve de Jean,  Cristine Magnard qui hérite de l'emprunt. Le 24 décembre de la même année, elle se rappelle au bon souvenir d'Etienne et reçoit 160 francs d'intérêts du prêt :

     

    Le 1er mars 1846, on découvre une quittance surprenante :

     

    Un certain Henri Alléon, de Brossainc, un village situé tout près de St Jacques d'Atticieux, s'auto proclame créancier de l'obligation des 2000 francs. Les lecteurs perspicaces et coutumiers des mœurs de l'époque résoudront facilement cette énigme.

    Pour les autres, la solution se trouve dans un acte du 1er septembre 1856 :

     

    Henri Alléon a épousé Cristine Magnard, et gère donc la fortune de sa femme. Une rapide vérification dans les archives de l'Ardèche nous confirme que le mariage a eu lieu à St Jacques d'Atticieux, le 14 février 1844. Henri passe quittance pour les 2000 francs, dont 1000 avait déjà été versés à Marie Panel, la fille de Cristine, le 6 septembre 1852 « verbalement ».

    Il est fort possible que les intérêts de 5% aient aussi été versés « verbalement » à Jean-Baptiste Panel, puis à Henri Alléon. Les prêts se faisaient entre voisins, ou parents, et les relations étaient apparemment basés sur la confiance.

    Vous remarquerez que le timbre royal a été remplacé par le timbre impérial... Les notaires se ruinaient en frais de tampons, dans cette époque troublée.

    Que tous ceux qui se sont attachés à Etienne 2 se rassurent, il reste encore quelques actes le mettant en scène.

     

     


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  •  

    L'article précédent se terminait par un procès.

    Heureusement, la succession est plus consensuelle avec d'autres neveux de Louise Paquet:

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

     

    Devant le notaire Bourette, comparaissent les héritiers pour moitié de Louise Paquet : Marie et Jean Pierre Caillet, les petits enfants de Marguerite Paquet épouse Jeury, sœur consanguine de Louise. On notera que Marie Caillet, épouse Chaize, est représentée par son mari et « maitre des droits ».

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite   

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    La rédaction de l'acte n'est pas facile pour le pauvre Bourette, puisqu'il doit faire face à une accumulation de difficultés . D'abord, il est confronté à trois Etienne Paret. Alors, comme pour les rois, il leur attribue des numéros. Pour ceux qui ont du mal à suivre, Etienne Paret 1, le mari de Louise est décédé. Etienne Paret 2, lointain cousin du 1er, a reçu la moitié des biens du 1 en héritage. Etienne Paret 3, fils du 2 est âgé de 4 ans. Autre difficulté, il fait référence à plusieurs actes rédigés sous le calendrier révolutionnaire, et dans une autre monnaie.

    Il réussit toutefois dans son entreprise, et les Paret payent 265 francs aux héritiers de Louise, le 17 octobre 1830.

     

    Quelques mois plus tard, une autre affaire se règle à l'amiable :  

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    Etienne 2 rembourse les dettes de Etienne 1 et paye 400 francs en bonne espèce d'argent à Pierre Plasson. Cette somme avait été empruntée le 1er juin 1826:

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

     

    Mais ce n'est pas fini... Un vieux procès avait opposé Etienne 1 aux époux Jeury et Ravet, en 1810.

    Les archives ne nous renseignent pas sur la nature du procès, ni sur l'identité des époux Jeury-Ravet. Pour mémoire, la sœur de Louise Paquet a épousé Jean Marie Jeury, alors , c'est peut être une histoire de famille. 

    Revenons aux conséquences pour le donataire, qui, malheureusement pour lui, a aussi hérité des dettes.  

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    Le 31 mai 1826, Coppin, de Maclas, avait prêté 900 francs à Etienne, pour les frais du procès, et il fait appel à la justice pour récupérer cette somme auprès d'Etienne 2:

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    Le 2 février 1832 Villeneuve, huissier royal, convoque Etienne 2 à comparaitre devant le juge de paix du canton de Pélussin. 10 jours plus tard, Etienne 2 rembourse la dette, plus les intérêts et autres frais de justice et Coppin lui signe une quittance de 1100 francs.

     

    Toujours cette même année, le 19 décembre, une quittance de 1400 francs est faite de André Gery à Etienne Paret:

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    L'acte est rédigé par le notaire Bourette, une vieille connaissance maintenant, et dont l'écriture est une bénédiction pour les archivistes.

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

      

    Etienne 1 et 2 avaient emprunté solidairement cette somme le 23 avril 1826.

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    L'acte est rédigé, c'est une chance pour le lecteur, par le notaire Bourette. Par contre, Charles aura moins de chance, puisqu'il ne sera plus roi de France et de Navarre, en 1832, lors du remboursement de l'emprunt.

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite

    Succession Paret-Paquet 1830 suite 

    Les deux Etienne s'engagent à rembourser les 1400 francs dans un délai de un an. La suite nous prouve que le délai a été largement dépassé.

    Mais André Gery n'a pas pris un risque démesuré, puisqu'il a demandé, « pour sureté », l'hypothèque du domaine que les co-emprunteurs possèdent et cultivent. Un des témoins est Coppin, qui a, lui aussi, prêté de l'argent aux Paret.

    La succession d'Etienne 1 s'achève, dans les archives, du moins. Etienne 2 a payé, en frais de succession et en remboursements plus de 3500 francs , soit, selon notre estimation, 105000 euros. Cette somme peut paraître élevée, mais le domaine des Paret  s'étend sur plusieurs communes, et leurs activités sont nombreuses: cultivateurs, meuniers, faiseurs d'huile...

     

    Maintenant, Etienne 2 est maitre des lieux, à jour dans sa trésorerie et nous allons le suivre encore quelque temps dans sa vie quotidienne.

     


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  • Dans le contrat de mariage Paret-Guinot (1825), et dans son testament (1828), Etienne Paret, de Limonne, a réglé sa succession . Après son décès, sa femme, Louise Paquet, a l' usufruit des biens, dont Etienne Paret et son jeune fils Antoine se partagent la nue propriété. Etienne Paret décède en 1829, sa femme Louise décède le 1er février 1830.

     

    Les volontés d'Etienne ont bien été respectées. Un acte de Brun du 6 février 1830, complété le 2 aout 1830, puis le 13 janvier 1831 atteste qu'Etienne Paret a payé des droits de succession. Ils s'élèvent à 82,50 francs dont 38 francs de droit de propriété, 22,80 francs de droit de jouissance, 35centimes de timbre fiscal:

    Succession Paret-Paquet 1830

    Succession Paret-Paquet 1830

    Succession Paret-Paquet 1830

    Succession Paret-Paquet 1830

     

     

     

    Un autre acte, daté du 8 février et rédigé à Pélussin par Cortier, receveur de l'enregistrement par intérim, atteste que des droits de mutation ont été payés par Etienne Paret, pour lui, pour son fils Antoine et pour Louise Paquet:

    Succession Paret-Paquet 1830

    Le montant s'élève à 298,60 francs. Que représente cette somme ?

    Dans un livre intitulé « les salaires et la condition ouvrière en France à l'aube du machinisme (1815-1830) » Paul Paillat donne une estimation des salaires journaliers de différentes professions, dans plusieurs régions. En 1830, le salaire journalier moyen est de 1,50 franc. Dans un blog, Mme Stauner professeur d'histoire au collège de Ganna, donne les prix de quelques articles courants en 1857 : une douzaine d'oeufs, 0,50 franc , un poulet : 0,60F... En mixant les salaires, les poulets, les œufs, on peut estimer, à la louche, qu' 1 franc 1830=30€ 2015. Les frais de succession s' élèvent à environ 9000€.

     

    Cette succession a été rondement menée, à peine plus d'une semaine, mais ce serait trop facile...

    Un certain Jean François François, neveu de Louise Paquet, réclame une part de l'héritage:

     

    Succession Paret-Paquet 1830

     

    Dans un acte assez complexe du 10 février 1830, Jean Claude Dumas, huissier royal, assigne Etienne Paret et sa femme Jeanne Guinot à payer 240 francs à Jean François François, dit Barjon, en sa qualité de co-héritier de Louise Paquet.

     

     

    Cette somme a t'elle été payée ? On ne trouve plus aucune trace de Jean François François dans les archives, ni procès, ni quittance.   

    D'autres héritiers vont se manifester...à suivre dans un prochain article

     

     


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