• 1903, Louis hérite d' un moulin entièrement remis à neuf, du moins on l'espère pour lui, compte tenu des sommes dépensées. Mais il hérite aussi des obligations, subrogations, intérêts en retard... Nous allons voir, dans un premier temps, s'il parvient à se libérer de toutes ces dettes.

     

    Le 1er acte est... un emprunt !

    1 juillet 1903

    Remboursements

    Les trois enfants Paret, Etienne, Louis et Marie empruntent 600 Francs à Jean François, de Chezenas, St Pierre de Boeuf. Ils doivent rendre cette somme dans un an.

     

    4 septembre 1903

    Remboursements

    Remboursements

    Remboursements

    Remboursements

    Remboursements

    Une obligation en moins ! Louis rembourse 824 Francs qu'il reste devoir à Cotte, de l'obligation du

    27 janvier 1900. L’hypothèque est levée. Le notaire est Escoffier, de Félines.

     

    Louis se marie, en 1906, avec Marie Louise Eugénie Vallot, de Roisey. Et il continue de rembourser les emprunts.

    22 mars 1907

    Remboursements

    Le reçu est adressé à Etienne Paret. Est-ce une erreur de prénom? de date?

     

    2 juin 1907

    Remboursements

    Louis rembourse, de la part de son frère Etienne, 2000 Francs à Londiche. Cette somme était le capital de l' obligation du 5 mai 1901. Il reste 85 Francs d'intérêts, qui doivent être payés dans 15 jours.

    Remboursements

    Et effectivement, une quittance de 85 Francs est remise à Louis. La date n'est pas vraiment lisible, mais je l'ai datée du 12 juin 1907, car Louis s' était engagé à payer dans les quinze jours, et il me paraît être un homme qui tient ses promesses.

     

    8 aout 1907

    Remboursements

    Louis reconnaît devoir 600F d’intérêts à Pierre Mantelin, soit 8 années d' intérêts d'un capital de 6000 Francs.

     

    9 septembre 1907

    Remboursements

    Marie Claudine Roue a reçu 1247 Francs de son obligation du 9 juillet 1792, et 60 Francs d'intérêts.

     

     

    20 juin 1908

    Remboursements

    Remboursements

    Remboursements

    Remboursements

    Inscription d'hypothèques à St Etienne et à Tournon . Cet acte modifie l' inscription initiale du 16 décembre 1888, les créanciers ayant changé, et fait suite à la subrogation du 4 décembre 1897...avec encore un changement de créancier, bien involontaire, puisque Antoine Guinot , précédent créancier, est décédé.

     

    3 avril 1910

    Remboursements

    Une quittance de 14,45 Francs.

     

    7 février 1911

    Remboursements

    Remboursement à Chataigner de l'obligation de 2500 Francs du 5 décembre 1891.

     

    8 février 1911

    Remboursements

    Remboursement à Meyrand de 2000 Francs de la subrogation du 4 décembre 1897.

     

    12 mars 1911

    Remboursements

    Remboursements

    Il reste encore une petite somme à rembourser à Meyrand, et c'est  « soldé de tout »

     

    Remboursements

     

     

    Quelques comptes... Louis a bien du mérite à réussir à mettre de l' ordre dans cette multitude d' emprunts. Il semblerait qu' il soit parvenu à tout solder, et nous allons nous intéresser à d' autres épisodes de sa vie.

     

     

     


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    Les siècles se suivent et se ressemblent pour Etienne et Fanny, qui continuent d'emprunter et d' hypothéquer.

     

    27 janvier1900

    Liens vers une obligation:

    Cotte1 , Cotte2 , Cotte3 , Cotte4

    Nouvelle obligation, avec hypothèque. Seule nouveauté, le notaire est Jean-Paul Escoffier, de Félines. Le prêteur, Jean Pierre Cotte est cultivateur à Charnas, un village proche de Maclas et de Félines. Il confirme un prêt de 1000 Francs fait « antérieurement et hors la vue du notaire » .

    Louis s'aquitera de ce qu'il reste à devoir le 4 septembre 1903.

    Petite parenthèse pour les inscriptions des hypothèques : elles se font à St Etienne pour la majorité des biens situés dans la Loire, et à Tournon, pour les terres de St Jacques d'Atticieux, dans l' Ardèche.

     

    5 mai 1901 : dernier acte signé par Etienne et Fanny,

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

     

    C'est à nouveau devant Feuillet, notaire à Maclas, qu' une nouvelle obligation est signée : 2000F pour Londiche, sabotier à Maclas.

    La description des biens hypothéqués est particulièrement intéressante : de grands travaux de modernisation sont en cours au moulin. En effet, sont hypothéqués : « un domaine d'expoitation agricole et un moulin à blé, un pressoir à huile avec tous leurs moteurs, matériels et accessoires...et avec leurs immeubles, constructions, agrandissements à venir. »

    Une nouveauté : les biens doivent être assurés.

    Le prêt doit être remboursé dans 6 ans.

    Mais ces 2000F ne seront pas utilisés pour le moulin, mais pour rembourser Marie Jeanne Roué, couturière à St Julien Molin Molette. Les Paret ont déjà eu recours à une demoiselle Roué, couturière à St Julien Molin Molette, prénommée Marie Claudine. Est ce la même personne ? Sa sœur ?

    Et, sans trop rentrer dans les détails, Marie Jeanne avait « récupéré » cette créance de Jean François Guigal, de Bessey, le 22 septembre 1895. Guigal et Paret avaient signé le 2 mars 1890.

    Cet emprunt est finalement remboursé à Londiche par Louis le 2 juin 1907, soit 6 ans après la signature, comme prévu.

     

    23 novembre 1901 :

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    XXème siècle

    C'est un renouvellement de l'hypothèque en faveur de Chataigner du 7 décembre 1891. Le notaire est Feuillet.

     

     

    On remarquera que la plupart des créanciers ne se formalisent pas trop du retard dans les remboursements. S'il faut vraiment tenir le délai, un nouveau créancier prend le relai. Les prêteurs sont souvent des voisins, et le système a l'air de bien fonctionner. C' est peut être un peu lourd à suivre pour le couple Paret, déjà bien occupé par leur travail d'agriculteur, de meunier, et par les travaux de rénovation.

    Etienne et Fanny ont emprunté en tout environ 16700 Francs. Quelle est l' équivalent Euros de cette somme ? Rivory demandait un salaire de 3,5 Francs par jour, donc 4471 jours de travail sont nécessaires pour réunir la somme. Prenons comme hypothèse que le salaire mensuel net d'un ouvrier qualifié est de 2000€. Le salaire journalier est de 66€. En multipliant cette somme par 4471, on obtient 295000€. C'est beaucoup ! La conversion INSEE de 16700 Francs 1901 en Euros 2017 donne un résultat de 64400€. C'est peu !

     

     

    Etienne a investi jusqu'à la fin de sa vie, puisqu'il meurt 2 ans seulement après la signature du dernier acte, le 11 avril 1903, à l'âge de 77 ans. Il a trois enfants : Etienne, 33 ans (le 1er nom de baptême, Antoine, est définitivement abandonné), Marie, et Louis, 30 ans .  


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    Une longue succession d'emprunts va commencer, à partir de 1890. les actes sont signés d' Etienne, mais aussi de Fanny. Etienne est âgé de 64 ans, Fanny de 48 . Après le décès d' Etienne, en 1903, c'est son plus jeune fils, Louis, qui va lui succéder au moulin, et rembourser les emprunts en cours.

     

    7 décembre 1891

    Hypothèques

    Hypothèques

    Hypothèques

    Hypothèques

    Hypothèques

    Hypothèques

    Hypothèques

    Obligation, signée chez Jules Vallet, notaire à Serrières. Laurent Claude Chataigner, de Vodiné, commune de Serrières, prête 2500 Francs aux époux Paret-Barge. Fanny, toujours vigilante quand il s'agit de son nom de jeune fille, a du signaler la confusion, et le notaire a rajouté le nom de Berger dans la marge. Les actes deviennent de plus en plus longs et précis. Passons donc rapidement, pour retenir que le prêt doit être remboursé dans 4 ans, que les Paret hypothèquent leurs biens et que Fanny a déjà emprunté 1000 Francs à Antoine Guillot, de St Appolinard, un mois auparavant , le 11 novembre.

    En 1901, l'hypothèque et le prêts sont renouvelés . L'emprunt sera remboursé à la nouvelle échéance par Louis, le 7 février 1911.

     

    9 juillet 1892

    Obligation signée chez le notaire Feuillet , à Maclas. Marie Claudine Roué, couturière à St Julien Molin Molette prête 1200 Francs au couple. Cette obligation n'a pas été retrouvée pour l'instant dans les archives, contrairement à la quittance du remboursement datée du 9 septembre 1907.

     

    27 novembre 1892

      IMG2937 à 40I lien

    Nouvelle obligation, signée chez Jules Vallet. Cet acte ressemble à l'obligation Chataigner, et peut être consulté en cliquant sur les liens suivants :

    Donnet1 ,Donnet2, Donnet3Donnet4.

    Le prêteur, Jean-Pierre Donnet est un confrère, il est meunier à Serrières. Il prête 1000 Francs qui doivent être remboursés dans un an. Les biens sont à nouveau hypothéqués.

     

    27 octobre 1893

    Hypothèques

    Etienne signe une reconnaissance de dette de 317 Francs au notaire Vallet, frais des obligations des 2 actes précédents et d'une obligation à Martinaud du 16 décembre 1888.

     

    23 novembre 1894

    Hypothèques

    Exceptionnellement, cette note n'est pas un emprunt : Paret verse 40 Francs d'intérêts à Donnet pour l'obligation du 27 novembre 1892.

     

    4 décembre 1897

    Hypothèques

    C'est une quittance de subrogation, signée chez le notaire familial, Vallet .

    Cet acte est assez long, voici donc des liens pour le lire, et un court résumé ci dessous.

    Marti1 , Marti2 , Marti3 , Marti4 , Marti5 , Marti6 , Marti7  

    Martinaud, qui avait prêté 3000 Francs le 16 décembre 1888 est remboursé par le couple Paret, et la créance est reportée sur deux nouveaux subrogeants : Jean Meyrand, de Vodine, Serrières pour 2000 Francs et Antoine Guinot, de Bayard, Bogy pour 1000 Francs.

    Les créanciers ont la possibilité de récupérer l'hypothèque. Ce qu'ils font, sans trop se presser, puisque les modifications seront enregistrées le 20 juin 1908.

    La somme doit être remboursée dans un an. Sans vouloir préjuger de l'avenir, le couple Paret semble enlisé dans des difficultés financières, et le remboursement dans un an paraît bien incertain.

    Effectivement, c'est Louis qui remboursera une partie de cette somme, le 8 février 1911 ! Meyrand lui signe une quittance pour les 2000 Francs qui lui reviennent.

     

    13 janvier 1898

    Hypothèques

    Etienne et Fanny parviennent à rembourser quelques intérêts, dont 158 Francs à Claudine Marie Roué, pour l'obligation de 1892.

     

    27 Juillet 1899

    Hypothèques

    Plein de bonne volonté, Etienne affirme qu'il paiera le 8 aout à Mantelin de Lupé, 1000 Francs d'annuités et d'intérêts échus. On apprend qu' Etienne a signé une obligation pour 5000 Francs.

    Le 8 aout 1907, Louis reconnaît devoir 600 Francs d'intérêt. Le capital a été remboursé, puisque le 23 février 1917, Mantelin signe un reçu de 150 Francs pour solde de tout compte.

     

    Un siècle se termine... La république est maintenant bien implantée en France. Les présidents se succèdent : Félix Faure ne terminera pas son mandat, mais sa « mort heureuse » le fait rentrer dans la postérité.

    Quand à nos meuniers, ils se modernisent probablement : turbines, cylindres métalliques, moteurs... Ce qui explique cet endettement qui se poursuit à l'aube de ce XXème siècle.

     

     

     


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  • Voici trois actes un peu surprenants.

    Tout commence d' une manière naturelle par un engagement de vente d' Etienne Paret, à Jean Claude Rivory, le 27 mars 1899.

     

    Rivory: achat,vente

    Il s'agit de 200 m² de jardin, avec une grange et une maison, pour la somme de 400F que Jean Rigory s'engage à payer en 2 fois, le dernier versement ayant lieu le 1er janvier 1900.

    Or , quatre ans plus tard, jour pour jour, un nouvel engagement de vente est signé :

    Rivory: achat,vente

     

    J'ai fait un petit montage des deux documents côte à côte :

    Rivory: achat,vente

    Les deux manuscrits sont strictement identiques, mis à part les dates.

    Etienne n'a sûrement pas vendu deux fois la même maison... Donc, la première fois, la vente n'a pas eu lieu, pour une raison que les archives ne nous dévoilent pas.

    Mais, avançons dans le temps jusqu ' en 1908. Etienne est décédé, et c'est son fils Louis qui a repris l' affaire. Et voici un nouvel acte, avec Rivory  toujours.

    Rivory: achat,vente

     

    Cette fois, c'est Rivory Jean Claude qui signe un engagement de vente à Louis Paret: cette maison de peu de valeur, sur 200m² ne vous rappelle rien ? Je suis prête à parier qu'il s'agit de la batisse vendue par Etienne père à Rivory père. 

    Jean Claude Rivory habite à St Appolinard, il n'est pas très intéressé par cette maison qui se dégrade, alors que Louis la récupère car elle est mitoyenne de ses biens, du côté du levant.

     

     

     

     

     

     


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    Cher patron

     

    Cher patron

     

    Cher patron

     

    Voilà une lettre interessante, qui donne quelques indications sur le travail au moulin. Cette lettre est datée du 1er aout, l'année n'est pas précisée, mais plusieurs éléments permettent de proposer la date de 1890 : le salaire d'une journée de travail, le nombre d' heures de travail par jour, et cette indication contenue dans la missive : « comme vous êtes seul ». A cette époque, Antoine, le fils ainé, était militaire, et Louis, le deuxième fils, était âgé de 17 ans seulement.

     

    Reverdy habite de l'autre côté du Rhône, dans le Dauphiné, à une soixantaine de km de Limonne. 

    Cher patron

     

    Reverdy a été malade et commence juste à se rétablir. Les conditions de travail au moulin sont pénibles à cause de la poussière, et Reverdy, pour préserver sa santé, ne veut plus moudre dans cet environnement. Toutefois, comme c'est quelqu' un de serviable, il propose de « finir les rayons et rabiller les meules. » En effet, les meules ne sont pas lisses, comme celles qui sont la plupart du temps exposées en décoration, usées par l' érosion. Elles présentent des stries, ou rayons, qui permettent le broyage des grains, et l'évacuation de la mouture. Mais ces rayons s'émoussent et il convient de les re-creuser régulièrement : c'est l'opération de rhabillage des meules, qui s'effectue deux fois dans l'année à Limonne. La meule tournante (ou courante) est soulevée, à l'aide d'une potence, pour dégager la gisante (ou dormante.).La remise en état des rayons est un travail délicat qui s'effectue à l' aide d'outils spéciaux. La remise en place de la tournante est aussi une affaire d'expert .Ce travail était effectué par des spécialistes ou par le meunier lui même.

    Cet été, le travail de rhabillage a commencé, et Reverdy fait une estimation du temps nécessaire pour le terminer : 7 journées de 10 heures. Reverdy, conciliant, propose de terminer le rhabillage, et de venir ensuite deux fois par an pour effectuer cette besogne, mais , il le répète, pas question de moudre. Dans le cas contraire, il demande au patron d'avoir la bonté de lui renvoyer sa valise, et ses lunettes. Reverdy termine par un message d'amitié.

    Il est question de deux moulins. Etienne a hérité de pas mal de biens, alors pourquoi pas deux moulins ? A cette époque, les moulins étaient nombreux au bord des rivières.

     

     


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