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Succession Paquet suite
L'article précédent se terminait par un procès.
Heureusement, la succession est plus consensuelle avec d'autres neveux de Louise Paquet:
Devant le notaire Bourette, comparaissent les héritiers pour moitié de Louise Paquet : Marie et Jean Pierre Caillet, les petits enfants de Marguerite Paquet épouse Jeury, sœur consanguine de Louise. On notera que Marie Caillet, épouse Chaize, est représentée par son mari et « maitre des droits ».
La rédaction de l'acte n'est pas facile pour le pauvre Bourette, puisqu'il doit faire face à une accumulation de difficultés . D'abord, il est confronté à trois Etienne Paret. Alors, comme pour les rois, il leur attribue des numéros. Pour ceux qui ont du mal à suivre, Etienne Paret 1, le mari de Louise est décédé. Etienne Paret 2, lointain cousin du 1er, a reçu la moitié des biens du 1 en héritage. Etienne Paret 3, fils du 2 est âgé de 4 ans. Autre difficulté, il fait référence à plusieurs actes rédigés sous le calendrier révolutionnaire, et dans une autre monnaie.
Il réussit toutefois dans son entreprise, et les Paret payent 265 francs aux héritiers de Louise, le 17 octobre 1830.
Quelques mois plus tard, une autre affaire se règle à l'amiable :
Etienne 2 rembourse les dettes de Etienne 1 et paye 400 francs en bonne espèce d'argent à Pierre Plasson. Cette somme avait été empruntée le 1er juin 1826:
Mais ce n'est pas fini... Un vieux procès avait opposé Etienne 1 aux époux Jeury et Ravet, en 1810.
Les archives ne nous renseignent pas sur la nature du procès, ni sur l'identité des époux Jeury-Ravet. Pour mémoire, la sœur de Louise Paquet a épousé Jean Marie Jeury, alors , c'est peut être une histoire de famille.
Revenons aux conséquences pour le donataire, qui, malheureusement pour lui, a aussi hérité des dettes.
Le 31 mai 1826, Coppin, de Maclas, avait prêté 900 francs à Etienne, pour les frais du procès, et il fait appel à la justice pour récupérer cette somme auprès d'Etienne 2:
Le 2 février 1832 Villeneuve, huissier royal, convoque Etienne 2 à comparaitre devant le juge de paix du canton de Pélussin. 10 jours plus tard, Etienne 2 rembourse la dette, plus les intérêts et autres frais de justice et Coppin lui signe une quittance de 1100 francs.
Toujours cette même année, le 19 décembre, une quittance de 1400 francs est faite de André Gery à Etienne Paret:
L'acte est rédigé par le notaire Bourette, une vieille connaissance maintenant, et dont l'écriture est une bénédiction pour les archivistes.
Etienne 1 et 2 avaient emprunté solidairement cette somme le 23 avril 1826.
L'acte est rédigé, c'est une chance pour le lecteur, par le notaire Bourette. Par contre, Charles aura moins de chance, puisqu'il ne sera plus roi de France et de Navarre, en 1832, lors du remboursement de l'emprunt.
Les deux Etienne s'engagent à rembourser les 1400 francs dans un délai de un an. La suite nous prouve que le délai a été largement dépassé.
Mais André Gery n'a pas pris un risque démesuré, puisqu'il a demandé, « pour sureté », l'hypothèque du domaine que les co-emprunteurs possèdent et cultivent. Un des témoins est Coppin, qui a, lui aussi, prêté de l'argent aux Paret.
La succession d'Etienne 1 s'achève, dans les archives, du moins. Etienne 2 a payé, en frais de succession et en remboursements plus de 3500 francs , soit, selon notre estimation, 105000 euros. Cette somme peut paraître élevée, mais le domaine des Paret s'étend sur plusieurs communes, et leurs activités sont nombreuses: cultivateurs, meuniers, faiseurs d'huile...
Maintenant, Etienne 2 est maitre des lieux, à jour dans sa trésorerie et nous allons le suivre encore quelque temps dans sa vie quotidienne.
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